17 avril 2008
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"Internet, c'est un vrai métier!"
Jeudi matin, Christophe Barbier de l’Express, Laurent Chiapello d’Autoplus et Jean-Luc Marty de Géo partageaient leurs stratégies web respectives.
« Il n’y aura plus de tolérance envers les journalistes qui ne veulent qu’écrire dans le journal papier ». Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L’Express, donne la sentence. Plutôt qu'une menace, c’est une réaction somme toute logique à un paysage journalistique multimédia qui ne permet plus de snober le web. Finie l’époque où le site internet ne faisait qu’office de vitrine. Les magazines doivent désormais intégrer durablement le numérique.
« Webo-compatible »

Il est devenu indispensable pour les journalistes du print de se convertir au web ou, pour reprendre l’expression de Christophe Barbier, d’être « webo-compabtibles ». Selon l’éditorialiste à l’écharpe rouge, la réticence initiale des journalistes à se lancer dans le numérique s’estompe rapidement : « On a franchi un seuil idéologique et culturel » continue t-il, « le web est devenu l'arme du papier ».
Plus qu’ un simple gadget, un outil donc. Il permet aux magazines de se diversifier, de présenter un autre type d’information, tant dans la forme que dans le fond. Pour les newsmags comme l'Express, la version numérique permet de couvrir une actualité chaude, quitte à la développer quelques jours plus tard dans la version papier.
Relations "à la carte"
Mais si on ne peut manifestement plus ignorer la toile, la conversion du print au web ne coule pas de source. «Aujourd'hui, internet c'est un vrai métier! », assure Laurent Chiapello. Pour Jean-Luc Marty, qui a lancé la rubrique « webreportage » sur le site de Geo, le but, à terme, est d'être lisible sur un téléphone mobile. Ceci implique des techniques particulières : « un montage très dense, il faut éviter les panneaux, les zooms, prendre en compte la taille de l'écran », explique-t-il.

Si le web offre des possibilités immenses, deux obstacles subsistent: la disponibilité des journalistes, à qui on demande toujours plus, et le manque de ressources allouées aux rédactions internet. «Nos webreportage sont le fruit d'un mois de travail et de préparation et nécessitent un financement non-négligeable», explique Jean-luc Marty qui précise au passage que le logiciel de montage utilisé par Geo a d'ailleurs été piraté (!).
Relations « à la carte » entre rédactions web et print, financements encore justes, les modèles de la presse magazine en ligne restent pour l'instant à l'état artisanal.